Cette publication valorise une semaine de formation consacrée au patrimoine culturel immatériel qui s’est déroulée du 26 au 30 octobre 2020 au musée/ethnopôle de Salagon.
En 2020, la formation a été orientée vers les relations entre le PCI et l’anthropologie des sens, faisant écho à des thématiques de patrimonialisation récentes.
En 2018, les savoir-faire liés au parfum en pays de Grasse ont fait l’objet d’une inscription sur la liste représentation du Patrimoine culturel immatériel mondial.
Le choix retenu pour cette formation répond aussi à une des spécificités scientifiques de l’Ethnopôle de Salagon. Ce musée départemental, composé de jardins ethnobotaniques, réserve depuis le début de sa création une place significative aux savoirs naturalistes. Salagon comprend notamment un jardin de senteurs consacré aux plantes à parfum et plus largement au thème de l’odorat.
Enfin, l’Ethnopôle s’inscrit dans une région où le domaine des plantes aromatiques, plus largement des saveurs et des senteurs, constitue une filière significative.
La formation a décliné le thème choisi à travers une série de communications puis de
travaux pratiques. Les communications ont sollicité des chercheurs ou praticiens concernés
par la problématique de la transmission ou des savoir-faire au sein d’activités dans lesquelles
la dimension sensorielle est centrale que ce soit à travers l’olfaction, le toucher ou le goût.
Plus largement, dans un contexte marqué par des interrogations de plus en plus vives sur
l’environnement et la qualité de vie, en quoi des caractéristiques sensorielles renvoient
à des processus de valorisation à la fois économiques et identitaires de certains
produits artisanaux et au-delà, des territoires qui les produisent ?
Quant aux travaux pratiques, par groupe, ils ont invité les participants à mener une enquête
ethnographique au sein du territoire (Alpes de Haute-Provence).
Pour la première fois, Salagon valorise cette formation à travers une publication sur son carnet numérique Les Cahiers de Salagon. Les textes sont issus des communications de la formation. Leur mise en ligne permettra une diffusion large et un archivage de la vie scientifique de l’Ethnopôle, miroir de sa vocation de lieu de recherche, de partage et de transmission. Ces articles ont été écrits tantôt par des chercheurs, universitaires, tantôt par des acteurs, praticiens impliqués dans des artisanats, des savoir-faire ou des dynamiques de patrimonialisation. Cet ensemble reflète ainsi la démarche de cette formation à la croisée de savoirs théoriques et de témoignages qui nous rappellent que le PCI est un patrimoine vivant, évolutif et inclusif.
Je remercie avec attention l’ensemble des auteurs qui ont réalisé ces contributions ainsi que Laurence Salze, archiviste et responsable de la publication numérique Les cahiers de Salagon.
Antonin Chabert,
Responsable de l’unité scientifique de Salagon,
Chercheur associé à l’IDEMEC, Aix-en-Provence (UMR 7307 CNRS-AMU)
